Jungle de Calais : une église et une mosquée détruites légalement, on aimerait comprendre

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On dirait le scénario d’un mauvais film : à Calais, un immense terrain vague au bord d’une rocade, face à la mer et donc à l’Angleterre, quelques baraques, des cabanes de fortune, une forêt de tentes, de la boue, des monceaux de détritus, pas de sanitaires. En guise d’espaces de rencontre quelques mosquées et deux églises.

Dans les faits, c’est un site protégé pour la richesse de sa faune et de sa flore, mais il est aussi classé à risque à cause de la proximité de deux usines chimiques. Ce terrain, non-constructible du fait de son classement écologique, ne peut légalement pas être un espace d’accueil.

Les milliers de gens qui y vivent, ou plutôt survivent, viennent de différents pays, ils ne veulent pas y retourner, ne peuvent pas rester à cet endroit inhospitalier et ne peuvent pas non plus aller ailleurs. Côté sanitaires : rien, pas même d’eau potable. Des ONG et des médecins anglais présents sur le terrain assurent des soins gratuits.

Plusieurs mosquées existent dans ce camp où la majorité des réfugiés est musulmane. Deux églises, l’une orthodoxe et l’autre évangélique, accueillent les chrétiens, espaces de paix et de dialogue au milieu de cette jungle où la cohabitation n’est pas simple et où bagarres et viols sont quotidiens. C’est alors que la préfecture du Pas de Calais décide de réserver une zone libre de 100m de largeur entre le camp et la rocade. Elle s’engage à ne pas détruire une mosquée désaffectée et l’église évangélique qui ne sont pas sur cette zone.

Finalement les deux édifices sont détruits car ils sont sur cette zone. Se seraient-ils déplacés ? Tel est le lieu de vie de plusieurs milliers de personnes sur le territoire français. Je crois que vous avez compris qu’il y a bon nombre d’incohérences dans cet espace où de toute façon rien n’est légal. Les réactions de colère face aux bulldozers destructeurs ne se sont pas faites attendre. Les réseaux sociaux et les médias les ont relayées.

Le pasteur Fabien Boinet, extrêmement déçu, garde son calme et espère pouvoir reconstruire la tente de culte à un autre endroit du camp. C’est un beau témoignage de persévérance et d’amour de Dieu. Prions pour ces millions de réfugiés et de déplacés un peu partout dans le monde. Prions et soutenons tous ceux qui s’en occupent, et prions pour tous nos gouvernements.

Elisabeth Dugas


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